Le LIEP fait partie des 8 lycées de France métropolitaine inscrits dans le dispositif ADN-AEFE qui permet à des élèves en classe de seconde d’effectuer un échange de 4 semaines entre le mois d’avril et le mois de juin avec un autre élève d’un lycée français à l’étranger participant au programme ADN-AEFE.


Pendant 4 semaines, les élèves du LIEP inscrits dans ce projet de mobilité ont suivi leur scolarité dans un établissement français de l’étranger (AEFE) et ont ont été accueillis dans la famille de leur binôme. Durant 4 semaines, les élèves du LIEP ont accueilli à leur tour chez eux leur binôme qui a été scolarisé au Lycée International de l’Est Parisien pour y suivre les cours.

En s’immergeant pendant plusieurs semaines dans un nouvel environnement familial, scolaire, culturel et linguistique, les élèves ont ainsi pu enrichir leur parcours scolaire tout en bénéficiant d’une continuité dans les apprentissages de la classe de seconde.

Cette année, 7 élèves ont eu la chance de participer à cet échange.
Lou-Roch, qui a réalisé son échange avec Aymeric du Lycée des Mascareignes de Moka à l’Île Maurice, nous raconte son expérience

Bonjour,

Voici mon compte-rendu de l’échange scolaire qui a eu lieu à l’île Maurice. Cet échange a eu lieu du 28 mars au 27 avril 2019. Je suis Lou-Roch, du Lycée International de l’Est Parisien. Vous y trouverez mes impressions avec un résumé.

CHAPITRE 1 : La préparation.

La première partie importante de ce voyage était la préparation. Elle fera office d’introduction. Au début d’année 2019, j’ai appris que mon lycée faisait partie du réseau de lycées français proposant des échanges internationaux. L’idée d’un bel échange, me permettant de voyager, de découvrir un nouveau pays et de m’ouvrir à une nouvelle culture me séduit.

Mes camarades et moi nous sommes donc inscrits petit à petit, avons préparé nos dossiers d’inscription en rêvant de belles destinations. Pour réussir à partir nous avons dû tous être très motivés, conséquence d’une latence de la plateforme d’échange. Ce fut assez décourageant, mais nous nous sommes accrochés, et pour la plupart nous avons réussi cette épreuve ! J’ai finalement écumé la plateforme et j’ai rencontré mon binôme, un Mauricien.

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CHAPITRE 2 : L’arrivée

Après avoir donc rencontré mon binôme Mauricien par internet et sa famille, nous prîmes les billets et je partais. Voilà déjà l’une des expériences intéressantes que ce voyage m’a apporté. C’était la première fois que je prenais l’avion tout seul. De l’expérience pour plus tard et de futurs voyages.

Le trajet se passa fort bien. Lorsque j’arrivais, je sentais déjà une différence. A peine sorti de l’avion je ressentais de tout mon être la différence de climat. Mes cinq sens en éveil, c’était la première découverte de ce pays. Je sentais l’air humide sur ma peau, je sentais l’odeur de cet air non pollué, je voyais le Soleil dans le ciel au Nord au lieu du Sud, j’entendais les sons se propager différemment dans cette atmosphère lourde, et quant au goût je l’ai tout de même réservé pour la cuisine locale.

Dans l’aéroport, après une petite inquiétude à propos d’un papier que je croyais perdu, je récupérai donc mes bagages et enfin je rencontrais mes hôtes pour ce mois. Alors que nous nous rendions dans ma nouvelle résidence principale, je regardais avec joie ce paysage inconnu, profitant de la verdure s’étendant à perte de vue.

Je voyais des montagnes, des arbres et autres plantes inhabituelles pour un habitant de la France. Ravi par ce que je voyais, je me préparai à un formidable séjour.

A peine arrivé, je suis déjà aux anges. Mes hôtes disposent d’une jolie piscine ! Ce premier jour, j’ai simplement marché aux alentours et j’ai pu goûté à quelques plats indiens.

Avant de continuer, expliquons un peu le pourquoi du comment de l’Île Maurice : Maurice est un patchwork de cultures différentes. La population est d’origine indienne, africaine, chinoise, et un peu française et anglaise. Ce mélange culturel donne lieu à une gastronomie très importante. Ainsi, pendant mon voyage, je mangeais beaucoup de nourriture chinoise, indienne, et enfin de la gastronomie qui est née au croisement de ces cultures. J’ai rencontré des personnes possédant des origines nombreuses et qui n’ont aucun lien direct entre elles pourtant.

J’ai également pu jouer au tennis, pratiqué par mon binôme et c’était fort agréable de profiter à nouveau de ce sport auquel je n’avais plus touché depuis nombre d’années. Comme quoi, le seul fait de vivre avec un inconnu, quelque soit son pays permet de découvrir mais aussi de redécouvrir certaines choses.

CHAPITRE 3 : Premier week-end

Dès le lendemain, nous partîmes visiter l’île. Je découvrais que l’Île Maurice n’est pas belle uniquement pour ses plages, mais qu’elle garde également en elle une flore luxuriante, des cascades éblouissantes, sans oublier une impressionnante faune locale (singes, tortues, etc…).

Je voyais également probablement certains des plus beaux paysages de ma vie :

Sans oublier la magnifique vue sur la mer, et la magnifique cascade et la
terre des 7 couleurs de Chamarel.

CHAPITRE 4 : Le lycée

Changer de lycée au milieu de l’année était très étrange. Être dans un lycée français limite tout de même la découverte, mais l’on peut observer toutefois des différences. Par exemple, ils commencent les cours plus tôt car le soleil se lève et se couche plus tôt toute l’année. J’ai de plus eu des cours d’Espagnol et assisté à des manières d’enseigner différentes. Sans oublier qu’il y a des différences culturelles entre jeunes mauriciens et jeunes français, je pense notamment au fait qu’ils sont plus détendus dans leur appréhension des choses quotidiennes. Au contact des Mauriciens, j’ai appris quelques mots de créole.

Comme je l’ai déjà écrit, Maurice est un large mélange culturel. Dans cette île marquée par la colonisation des siècles passés, a été créé un créole mélange d’anglais et de français. Une majorité de mauriciens que j’ai rencontrés estiment que le créole est avant tout une langue familière et une minorité défend la valeur littéraire de leur langue. Ainsi, il existe même de la poésie créole que j’ai lue.

Une des différences était la cantine du lycée qui là-bas s’apparentait plutôt à une cafétéria. Il fallait être rapide pour pouvoir s’acheter ce que l’on voulait.

CHAPITRE 5 : Reste de l’Île et Histoire

Pendant les week-ends j’ai pu profiter de la plage, de l’intérieur de l’île et de la gastronomie. Au niveau gastronomie, j’ai énormément apprécié les rôtis, ce sont des sortes de crêpes, dans lesquelles on met différentes sauces locales. C’est succulent et très peu coûteux. Un rôti vaut approximativement 30 centimes d’euros (12 roupies mauriciennes). Je suis également allé dans des musées, j’ai découvertt le passé colonial, l’esclavagisme qui a eu lieu, la culture de la canne à sucre, etc…

L’Île Maurice, jusqu’alors inhabitée, a été découverte en 1507 par les Espagnols qui ne s’y sont pas installés. Ensuite, ce sont les Hollandais qui se l’approprient essentiellement pour extraire des matières premières, puis l’abandonnent. Elle finira par être disputée par les Anglais et les Français, ce qui donnerai lieu à des batailles navales. J’ai également appris que le dodo venait de l’île Maurice, et j’ai même pu admirer un squelette.

La culture de la canne à sucre est très importante dans l’histoire de l’île. Pendant longtemps, Maurice était une des principales exportatrices de canne à sucre. A peu près deux tiers de l’Île est recouverte de champs de canne à sucre.

Désormais, la culture de la canne à sucre ne représente qu’à peine environ 17% de la richesse du pays, le reste étant principalement dû au tourisme. La canne à sucre est transformée en de nombreux produits, que j’ai pu goûter au musée de la canne à sucre : miels, sucres sous différentes formes (mélasse par exemple), du rhum que j’ai ramené à mes parents, et tout cela décliné en de nombreux parfums.

Outre la partie Histoire, j’ai pu nager dans une eau transparente, voir des oursins (et me faire piquer une fois par ailleurs) et des concombres de mers, sans oublier des poissons multicolores et la barrière de corail qui entoure l’île (permettant d’ailleurs d’empêcher les requins de s’approcher du littoral, contrairement à la Réunion, Île voisine où la baignade est plus risquée). J’ai par exemple pu apercevoir des poissons-trompettes, et d’autres espèces si nombreuses qu’il serait dur de les compter.

CHAPITRE : Conclusion

Cet échange m’a profondément marqué, au delà des coups de Soleil et piqûres de moustiques sur ma peau. J’ai rencontré la culture Hindouiste (lors d’une cérémonie d’offrande), chinoise (pagode), et au final, Mauricienne. Car c’est ce qui fait cette culture. Le moment dont je me souviendrai toute ma vie est quand j’ai pu nager avec une tortue de mer.

Ce qui m’a attristé, c’est la pauvreté qui règne sur au moins un tiers des habitants. A Maurice, les fenêtres sont différentes car elles sont prévues pour résister aux cyclones. Cela fait quelques années qu’il n’y en a pas eu. Mais durant mon séjour il y a eu une tempête, et effectivement ce n’est pas aussi clément qu’une tempête française. Mais par exemple, la partie de la population trop pauvre ne peut pas se permettre de vivre dans une maison moderne avec des fenêtres résistantes. Cela doit être compliqué.

Cet échange m’a intéressé aux métiers du tourisme. Et a confirmé l’inspiration que j’avais de travailler à l’étranger ou du moins beaucoup voyager. J’en suis maintenant convaincu.

Bref, j’ai vécu des moments mémorables et fort intéressants, qui m’ont beaucoup apporté, et m’ont donc permis de connaître ce pays.

Voici quelques photos pour conclure.

Merci à toutes les personnes qui ont rendu possible cette expérience scolaire et humaine.

https://www.aefe.fr/scolarite/mobilite-lyceenne-adn-aefe/le-dispositif-dechanges-scolaires-adn-aefe